
#CILE2015 Les Participants
>> 3e Conférence Annuelle Internationale du CILE, Bruxelles, mars 2015 <<
Biographie
La Docteure El Mossalli est titulaire d’un doctorat dans le domaine de l’Histoire et de la Civilisation islamiques et d’un diplôme de troisième cycle en Pensée et Civilisation. Elle est engagée en politique aux côtés du Parti pour la Justice et le Développement, qui dirige le gouvernement actuel du Maroc après avoir remporté les dernières élections législatives. La Docteure El Mossalli milite depuis longtemps pour les droits des femmes. Au Maroc, elle est membre du Forum « Al-Zahraa » qui œuvre à conscientiser les femmes et milite pour leur participa- tion dans les sphères économique, sociale et politique du pays. Elle est également directrice-fondatrice du Centre Al Wiam pour l’Assistance familiale (Al Wiam), membre de la Commission nationale sur la mise en œuvre du Fonds de Soutien à l’Encouragement de la Représentation des Femmes, de la Commission marocaine de Dialogue national, du Bureau exécutif des Parlementaires marocains contre la Corruption, de l’Association pour le Renouvellement des Auteurs (Amman).
Elle a aussi fait partie du Comité pour l’Égalité et contre les Discriminations à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Elle a à son actif de nombreuses publications relatives à la famille et à l’engagement des femmes dans la politique et le développement social, dont les ouvrages Al-musharaka as-siasyya li-al-mar’a bayn al-waqi’ wal-ma’mul (La participation politique des femmes, entre réalité et espérance), publié en 2009 par le Centre Al Wiam, et Al-haraka al-nisa’iyya fi al-maghrib al-mu’asir : ittijahat wa-qadaya (Le féminisme dans le Maroc contem- porain), publié par le Centre d’Études d’Al Jazeera en 2013. Elle est actuelle- ment députée (depuis 2002) ainsi que secrétaire (depuis 2011) de la Chambre des Représentants du Maroc. Elle est professeure invité à la Faculté de Droit de l’Université Mohammed V.
Titre de la conférence (Panel: Question du Genre)
Les bases des rapports hommes-femmes dans la législation islamique
Résumé
Le besoin de communication entre les cultures, l’universalité des valeurs humanistes de l’islam, l’image négative de la femme musulmane dans les sociétés occidentales et l’omniprésence des débats sur les rapports hommes-femmes dans les sociétés modernes sont quelques-uns des motifs qui nous ont poussés à nous pencher sur ce sujet de recherche. Nous aborderons la question des rapports hommes-femmes dans la cadre des grands concepts et principes et des règles globales fondamentales qui se dégagent du Coran et de la sunna. L’islam a en effet formulé un certain nombre de concepts, dont ceux qui encadrent d’une manière générale la conception islamique de l’être humain, de l’univers et de la vie, ceux qui fondent la théorie de la connaissance et ceux qui fondent le comportement en islam. Ces principes sont par exemple, le concept de la gérance, le concept de la dignité de l’être humain homme ou femme, le concept de l’égalité entre les êtres humains, le concept de la bonne gestion de la terre, ou encore le concept de l’origine unique de l’humanité.
Certains concepts sont la base de principes et de lois qui encadrent la conception islamique de la question sociale et de la famille en particulier : le principe du mariage, le principe de l’égalité, le principe de l’autonomie, le principe de la complémentarité des rôles et des fonctions entre les deux sexes, l’encouragement au mariage, le principe de l’affection et de la bonté, le principe du bon comportement, la règle de la prédominance du respect dans la relation conjugale et celle de la prédominance de la bienveillance. Il convient d’exploiter tous les outils fournis par la méthodologie des fondements du droit musulman, en particulier dans le courant réformateur de la pensée musulmane contemporaine. Il faut relier les prescriptions islamiques les unes aux autres et avoir une vision d’ensemble où les détails sont examinés à la lumière des grands principes, des objectifs et des fondements. Le traitement de concepts comme la qiwâma (autorité) nécessite un réexamen de l’image de la femme dans le discours islamique sur la base du Coran et de la sunna. Les concepts fondamentaux du discours coranique ne peuvent être dégagés qu’à travers une vision synthétique globale des structures cognitives présentes dans le Coran et la sunna authentique. Il faut partir de l’époque de la révélation, en tant qu’époque fondatrice. C’est à cette époque que les femmes ont pris conscience de leur rôle véritable : elles ont fait allégeance au Prophète (paix et salut à lui) à l’époque où l’islam était faible et ont été prêtes à se sacrifier pour leur foi. Les femmes de l’époque prophétique et des premiers temps de l’islam ont prouvé qu’elles étaient conscientes de leur véritable rôle dans la vie. De même, les rapports hommes-femmes étaient spon- tanément régis par le code éthique fondant la société.
La conception islamique des rapports hommes-femmes doit donc être encadrée par les règles méthodologiques suivantes : il faut d’abord faire la distinction entre les principes établis de la sharia et les interprétations variables, les positions des juristes relatives aux femmes ont abouti à beaucoup d’exagérations et de confusions en raison des contextes sociaux et politiques qui les ont produites ; à l’époque du déclin, avec la fermeture de l’ijtihad et la prédominance du taqlid, la situation des femmes s’est dégradée tandis que les musulmans s’éloignaient de la bonne compréhension du message de l’islam et du rôle de l’être humain dans la gestion de la terre.
Il convient également de distinguer la situation des musulmans et la religion musulmane. Les prescriptions relatives à la femme doivent être expliquées dans leur ensemble et non pas séparément. On ne peut pas comprendre la législation portant sur les femmes et les rapports entre les sexes en partant des détails, car il s’agit d’une structure cohérente et complémentaire dont les différents éléments s’expliquent les uns les autres. Le principe même de la sharia est que les différentes prescriptions ne sont pas à prendre séparément mais se comprennent dans leur intégralité et leur complémentarité. Ceci nous amènera à un certain nombre de conclusions.
Vidéo
(à partir de la 4e minute)
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